Mon voyage en Algérie Juillet 2009

Episode 1 Meaux Figari

 

Nous sommes le samedi 13 juin 2009…

Décollage 6h15 de Meaux.

Gérard Lapin, après avoir assisté au décollage,  m’active mon plan de vol en contactant le BRIA du Bourget qui lui dit ne pas avoir reçu la demande…

Petit retour en arrière…

Voici 3 mois, un Algérien est venu rendre visite à Serge Bouchet, Chef Pilote du Véliplane Club.

Cheikh Belfissane voulait rencontrer un club susceptible de l’aider à développer l’activité ULM en Algérie et, accessoirement, monter un rallye touristique…

Serge lui a présenté les pendulaires Air Borne, lui a montré que ses machines étaient capables d’apporter une partie des services demandés et, pour parfaire ses dire, lui a fait faire le tour de Meaux par les airs.

Notre Cheikh en est revenu enchanté, un immense sourire lui ornant le visage…

Serge, étant fort occupé par ses affaires concrètes,  ne semblait pas trop intéressé d’aller rencontrer notre visiteur à El Goléa, oasis située en plein désert  à 700 km vol d'oiseau au sud d’Alger…

Moi, fidèle à ma réputation de grand  voyageur intrépide, intéressé par autre chose que les tours de piste J je discute avec notre homme, et lui propose d’aller le rencontrer…

 

Une vingtaine de courriels plus tard, me voici officiellement invité par les Autorités Algériennes représentées par le Directeur de la Fédération Algérienne des Sports Aériens (cela servira plus tard…), autorisé à entrer et survoler avec mon CT le territoire,  et le plus important tout de même, autorisé à me poser sur une dizaine d’aéroports dont Annaba pour entrer,  Constantine, El Oued, Touggourt, Ghardaïa, El Goléa, In Sallah, Tamanrasset, Alger, et Oran pour sortir…

Visa touristique en poche, seulement 2 jours pour l’obtenir (mon Directeur de la FASA commence à servir)  je me mets à planifier le vol aller…

Je propose une directe Meaux Alger, 6h de vol, 1360 km, il me serait resté au moins 40 minutes de vol… Refus des Autorités… Je ne cherche pas à comprendre les méandres de l’Administration Algérienne mais elle me semble un peu calquée sur la nôtre J.

Autorisé à me poser à Alger International mais à la condition de venir d’un aéroport domestique…Allez comprendre la logique ! j’y renonce avec le regret d’avoir obtenu l’autorisation du Chef de la Circulation Aérienne de Perpignan de venir me poser sur son aéroport, si besoin était (vent trop contraire…) Je lui ai renvoyé une lettre de remerciements pour son bon sens et son ouverture aux machines de performances équivalentes ou supérieures aux avions légers, réglementairement autorisés eux sans demande préalable…

Dépité de ne pas faire une verticale Baléares, je me résous à passer par le Vor de Saint-  Trop, Merlu et, pour innover, Figari pour refueller et quitter légalement l’Espace Schengen.

La suite par Corsi, point frontière théorique entre la France et l'Italie situé en mer, une directe Vor de Carbonara, puis 300 km de survol maritime par Kawka, point frontière "obligé" entre la Tunisie et l’Algérie et enfin Annaba… 1600 km de Meaux…

J'ai le précieux sésame de la CCI de Figari, l'accord de la Police de l'Air et des Frontières de Figari (merci Madame la Capitaine C… pour votre aide) ! En route pour les 1000 km, 4h 20 de vol… seul à bord…

 

La Dombe avant Lyon, que d'eau que d'eau…

 

Tout se passe bien, excepté de ne pas avoir eu de contact radio durant 1h30 et de naviguer au FL 95 sans être contrôlé (eh oui, je suis un incorrigible qui préfère être identifié…) avant l'entrée des Espaces Lyonnais…J'ai vainement essayé Seine Info, Paris Info, la veille militaire pour être identifié et avoir la confirmation de l'activation de mon plan de vol… 1h 30 d'inquiétude car je ne me voyais pas me reposer pour faire un nouveau dépôt de plan de vol…

 

Le contrôleur lyonnais m'accueille avec un plaisir audible dans la voix et me confirme qu'il est bien activé! Ouf! Merci Gérard pour ton aide!!!

 

Juste après mon décollage, 6h15 du matin je le rappelle, Gérard m'avait appelé sur la fréquence pour me dire que je n'étais pas enregistré au BRIA. Je lui dit de leur dire que mon plan de vol a été déposé la veille à 14h20 du fax des contrôleurs de la tour de Meaux et j'en ai le récépissé et qu'une employée du BRIA m'avait appelé pour rajouter un point sur la route (Lyon Saint Exupéry en l'occurrence, car il est réglementairement écrit qu'une route doit avoir des points de report toutes les heures et demie ou, de mémoire (peut être défaillante), tous les 300 nautiques)

 Verticale Lyon Saint Ex…

 

Le contrôleur de Saint Ex  me demande simplement de monter au FL 100 pour transiter dans ses espaces… (niveau IFR, pas du tout règle semi circulaire… mais il doit avoir de bonnes raisons…) Entre 2 liners, il me demande le type de la machine, son endurance, ses principales caractéristiques car il est surpris mais tout autant amusé et ravi de voir un ULM transiter à plus de 235 km/h verticale Lyon Saint Ex et faire une directe Meaux Figari… Encore un converti!!!

Nous nous quittons à regret, passé la verticale Grenoble… Merci Monsieur le Contrôleur!!!

Il m'avait demandé de passer sur Marseille Info, mais à 8h personne… Je le rappelle pour lui dire, et lui demande si je peux passer sur la fréquence IFR pour transiter au-dessus des montagnes mais il me le déconseille, je ne garderais donc que l'écoute, cela peut être utile, on ne sait jamais…

 

 Qu'elles sont belles nos montagnes…

 

 En croisière vers Saint Trop…

 

A 9h pétante, Marseille Info ouvre! Je viens de passer le VOR de Digne et me prépare à rencontrer STP. La contrôleuse prend mes intentions, une directe,  mais me prévient que le trafic niçois étant  encombré, je risque de ne pas être accepté au FL 95… Elle avait raison, prémonition féminine sans doute, je dois donc redescendre au FL 75 et modifier ma route par un travers ouest  Vor du Luc en évitant bien la zone "parachutage en cours, Bravo Quebec"

Je ne vois pas le largueur au dessus de moi, comme signalé,  lorsque je passe travers ouest du Vor…

Arrivé Lerma, nous nous quittons à regret…

 La Corse visible de plus de 150 km…

 

Nice me prend mais ne veut pas que je monte au 95… mais me le propose après Merlu si je le veux…

 

 Le CT, ça avance même au dessus de l'eau…

 

 C'est beau, les nuages sur l'eau…

 

Comme demandé, je reporte Omar et Merlu, puis cap Lonsu… A la réflexion, cela ne vaut plus le coup de monter, je reste donc stable FL 75…

 

 

Encore un peu de nuages avec une belle bordure….

 

Un petit bisou à Nice "verticale" Lonsu, je passe sur Ajaccio qui m'accueille très gentiment et me propose de rappeler NW 2000 ft stable. Transit habituel autour de la baie, nous nous quittons, cap Figari, et là, ça se corse… normal,  me diriez-vous, j'y suis….

4h10 après mon envol de Meaux, le contrôleur de Figari me refuse: je ne suis qu'un ULM et bien qu'allant plus vite que la plupart des avions, je ne suis pas autorisé sur sa liste des sous pilotes navigant à bord d'engins volants…. J'ai beau essayé de lui dire que je suis attendu par ma logeuse, une agricultrice corse amie de la responsable de la tour, par qui j'ai eu ce contact, que j'ai l'accord écrit de la CCI de Figari, accompagné de celui de la Police de l'Air et des Frontières, je suis un paria !!!

Sa seule réponse est qu'il ne rentre pas dans des considérations d'ordre personnel et que, règlement règlement, il ne veut pas être responsable d'un atterrissage raté…

Il me propose de me dérouter sur Propriano ou Ajaccio, mais que je sorte vite de ses espaces…

Je ne souhaite pas le mettre devant le fait accompli et je me déroute sur Propriano…

Je recontacte Ajaccio et leur fait part de ma mésaventure: "Bravo Quebec faites des 360 sur la baie, je vous rappelle". Après quelques échanges rassurants à intervalles réguliers,  ½ heure de visite durant laquelle j'ai contemplé les moindres calanques de baie, je suis autorisé à rejoindre Ajaccio !

 Ajaccio, me voilà!

 

Arrivée nickel malgré le stress qui s'était emparé de moi: il me fallait prévenir ma logeuse, retrouver un autre accueil, la PAF, etc…

Parking aviation civile, check de la machine, niveau de carburant restant, handling avec la navette et direction bureau de piste!

Là, tout change, je me retrouve attendu par 2 charmantes dames qui étaient au courant de ma mésaventure et, instinct maternel devant tant d'injustice et de détresse assénées à un jeune homme de presque 59 ans, elles se plient en 4 pour me venir en aide!

Elles dérangent M. Breton, chef de la circulation aérienne en Corse qui vient immédiatement me rencontrer. Je lui explique mon problème et il me rassure tout de suite: "les ULM performants sont autorisés sur les aéroports corses". Le contrôleur de Figari avait dû sans doute oublier la consigne qui va lui être rappelée… Devant moi, le Chef appelle et 15 secondes plus tard, je suis officiellement invité à retourner me poser à Figari…

Je m'étais posé, par le passé et sans problème, déjà 3 fois à Bastia, 4 à Ajaccio, je ne comprenais pas pourquoi j'étais refusé à Figari… Oui, c'est vrai, je n'avais pas explicitement demandé l'accord du contrôleur mais, ayant prévenu et ayant l'accord de la CCI et de la PAF et eu la Chef de la tour au téléphone qui m'avait suggéré de contacter ma logeuse, plan de vol déposé la veille, je pensai bêtement que le contrôleur avait été prévenu…

Mon plan de vol était arrivé depuis 6h20 et je trouvais un peu fort de s'y opposer une fois arrivé en vue…

Je suis aussi accessoirement délégué FFPLUM auprès de la DAC nord ,pour participer aux réunions CCRAGALS qui, comme chacun sait, gèrent le partage et l'utilisation des espaces aériens… Lors de ces réunions, il avait été évoqué l'utilisation des aéroports par les ULM et l'ancien Président qui "sévit" maintenant en Polynésie appuyait fortement cette démarche…

De retour au handling, le préposé m'aide en classant mon arrivée d'escale technique forcée!

L'intérêt? Seulement 10 euros de taxes!!!! Merci de votre compréhension, Monsieur le préposé!

Dès mon retour, je ferai un courriel à ce Directeur DGAC pour le remercier lui et toute son équipe pour leur dévouement à faciliter mon voyage.

Je redécolle direction Figari… Ajaccio me demande si je veux la directe ou le transit côtier, "qu'est ce qui le plus beau?" "La directe par la montagne", et bien "je souhaite la directe!" "Autorisé!"

Mon entrée TMA Figari est un peu froide.. Je ne manque tout de même pas de chaleureusement remercier le contrôleur d'avoir accepté la dérogation provenant de son Chef!

Posé pas cassé, ma logeuse est là à m'attendre et me conduit au restaurant à 14h30: heureusement qu'elle est Corse, je suis servi en charcuterie et salade, de quoi faire oublier les tracas qui m'ont fait perdre plus de 3h pour rien!

Fin d'après midi de repos dans une ferme corse où les veaux vaquent en liberté dans le maquis… Pratique: le taureau fait son boulot, les vaches le leur, quelques mois après, les veaux arrivent, il ne reste plus qu'à ma logeuse à faire un prélèvement et revendre les fruits du travail de la nature. Une bonne gâche!!!

 

 

 Finale Figari…

 

 

 Figari, étape ultime avant l'Afrique du Nord…

 

La suite… plus tard!

 

Episode 2 Figari Annaba Touggourt

 

9h Dimanche matin, arrivée à l'aéroport de Figari.

J'arrive avec 55 litres de SP95. Je les rentre via le contrôle de la porte piste. Ceux-ci sont  transportés au pied de ma machine par les pompiers qui m'aident à monter les bidons sur les ailes…

Les Corses sont tolérants et compréhensifs et ne m'ont fait aucune difficulté pour me réapprovisionner en carburant. Il m'a suffit de dire que mon moteur moderne ne fonctionnait qu'au SP 95 pour ne pas avoir de tracas. Je les en remercie sincèrement.

115 litres dans la machine (6 heures 30 d'endurance…), direction bureau de dépôt des plans de vol. Je tends un peu le dos car le BP d'Ajaccio m'avait dit que le système en libre service ne fonctionnait pas toujours. Mes charmantes et disponibles fonctionnaires m'avaient proposé de le faire de leur bureau pour être sûr. Déjà bien en retard, j'avais refusé leur aide généreuse…

Assis devant Olivia, moins belle et moins prévenante que mes hôtesses de la veille, je dépose mon plan de vol.

Si si, cela fonctionne très bien, je tape la route: Figari, Corsi, point frontière entre la France et l'Italie, Vor de Carbonara, nord de Sardi point frontière Italie Tunisie, Kawka point frontière entre la Tunisie et l'Algérie, puis Annaba… Temps de vol estimé: 3heures (3 heures 30 de réserve, on n'est jamais trop prudent…)

 

Je prends la météo, celle du FL 650 était bonne (gogol sans doute, je n'ai pas trouvé la Temsi du FL 100) mais j'ai heureusement trouvé la carte des vents FL 100…

La veille, au départ de Meaux, j'avais tapé NOTAM de la route… Après une lecture attentive de 2 feuilles, aucun embêtement n'était à prévoir sur la route.

Nous sommes dimanche, pourquoi les demander de nouveau, les militaires étrangers sont comme les Français, ils ne travaillent pas le dimanche… J

Documents en main, je vais voir la PAF!

Prévenue de mon arrivée, de mes contrariétés, de leurs dénouements favorables, je suis particulièrement bien accueilli. J'avais au préalable envoyé mon numéro de passeport, les vérifications avaient certainement dues être faite dans la semaine précédente… Un rendez vous m'est proposé sur la piste, nos fonctionnaires voulant certainement voir la monture qui devait m'emmener chez les nord africains…

Le coup de tampon a eu lieu sur le capot du CT avec le sourire des 2 fonctionnaires surpris de voir ma petite machine partir vers Annaba, terminus officiel Tamanrasset, avant un retour espéré d'ici 2 semaines par le Portugal…  Je préviens pour éviter tout malentendu… et tout contrôle pointilleux d'un navigateur suspect… Seul à bord avec une possibilité de chargement illicite assez conséquente… Autant prendre les devants!!!!

Je m'envole donc, direction Corsi avec, cette fois ci, les encouragements de la contrôleuse de service!

 Je rentre en Sardaigne..

 

Routine, je l'ai déjà fait pour aller et revenir de Tunisie…

Erreur, l'Italien Sardenois m'accueille gentiment mais la communication semble passer par un long tuyau, et me demande de rallier le point cricheeee avant de me rendre à CAR (Vor Carbonara). Il est gentil car je lui ferai répéter 4 fois avant de comprendre l'intitulé du point: BOLOT. Je me dévie donc d'une vingtaine de kilomètres, tout de même heureux de naviguer contrôlé au Fl 85 avec la bénédiction des Autorités…

Quelques photos pour faire passer le temps…

 Les éoliennes sardes…

 

 Lac de barrage…

 

 Zolies montagnes sardes….

 

 Zolies plaines sardes….

 

 Beau dénuement sarde…

Nav pépère jusqu'à la verticale CAR…

 

 Veritcale Vor Carbonara…

 

Là, le contrôleur de Cagliari me demande mes intentions: "celles qui sont sur mon plan de vol, Monsieur!" (En anglais œuf corse) nord de Sardi, directe Kawka et directe Annaba.

Pif paf, un aller et retour magistral sur mon nez! Cet homme me demande de me dérouter sur NOLSI… La raison? "Des manœuvres militaires Bravo Quebec, vous n'avez pas lu les NOTAMS?"

 

Honte à moi!!! Je cherche sur la carte, horreur, le point est sur la latitude de Tunis!!!

Je calcule, plus de 150 km de survol maritime en plus!!! Soit 450 km au lieu de 300 km…

Il me revient en tête les cours de navigation de mon instructeur Claude Manet qui excelle sur  le terrain de Vinon.

Il me faisait faire des calculs savants sur les routes, les consommations et, une fois tout fini, disait "tu fais le plein, tu auras un souci de moins !!!"

Quel Homme Sage ! J'applique toujours ses recommandations et m'en porte depuis fort bien! Sur ce coup ci, si j'avais respecté le calcul théorique, je n'aurai mis que 3heures 45 de carburant soit 67,5 litres or, suite à ma bévue, j'ai maintenant besoin de 82 litres plus la réserve soit 96 litres! Heureusement, j'ai minimum 115 litres… Merci Claude !

L'application de la théorie m'aurait obligé de me poser en Tunisie…

Je navigue donc maintenant vers l'Est, pestant contre moi et les militaires… Ne serait-il pas possible de passer en-dessous de la zone de manœuvre? Bah, réflexion faite, allons pour un survol maritime plus long qui me fera tangente les côtes tunisiennes…

Je quitte l'Italie en Anglais et entre en Tunisie, en Français! Quel plaisir de retrouver cet accent chaud et aimable!

Présentation faite, le contrôleur me demande mon endurance, certainement après avoir vu que j'avais été dérouté et me propose spontanément une escale carburant sans que je lui demande!

Quel accueil généreux! Je le remercie, l'informe que j'ai déjà visité par le passé son beau pays, mais qu'il me reste suffisamment d'essence pour rallier Annaba.

 

 Les côtes tunisiennes… Enfin!

 

Il me donne un nouveau code transpondeur et une route sur Tabarka, puis MORJA point frontière Tunisie Algérie.

 Quand je vous dis que je viens du méridien de Tunis…

J'ai le plaisir de revoir Bizerte, la côte avec tous ses chênes lièges ,et Tabarka et sa citadelle où je m'étais posé voici 3 ans…

 Tabarka, pas cette fois là…

 

C’est pas le tout, mais un CT ça avance! Quelques photos puis je quitte à regret mon adorable contrôleur Tunisien pour trouver une contrôleuse Algérienne plus professionnelle dirons-nous…

 Passage frontière Tunisie Algérie

 

 

L'arrivée se fera sans aucun souci.  La ville d'Annaba se profile sur la baie. Quel beau paysage! Je comprends la nostalgie de certains…

 

 La baie d'Annaba

 

J'avais tiré toutes mes cartes VAC sur le site du "SIA Algérien". Posé pas cassé, mais je commence à découvrir les turbulences en finale…

Je ne le savais pas encore, je n'avais pas ressenti cela en Tunisie en ayant pourtant volé au mois d'Août!

 

 Finale Annaba

 

Ici, il y a intérêt à bien majorer sa vitesse car c'est assez violent. C'est entre des pompes et des cisaillements… La machine devient particulièrement instable dès que l'on se rapproche du sol. Elle a tendance à partir soit sur l'aile gauche, soit sur l'aile droite, vous rajoutez une pincée d'ascendance ou de dégueulante, vous mixez et vous atterrissez…

Cela cesse vers 2 mètres environ… Rassurant, non?

Bien aidé par la contrôleuse à qui j'ai avoué que j'étais fatigué, je suis dirigé sur le parking aviation générale d'où je coupe le moteur, instruction faite d'attendre la police au pied de la machine…

 Vite, une bière! M… il n'y en a pas!!!

 

Celle-ci arrive vite, salut de bien venu et passeport !!! Je suis bien en Algérie !!!! J'avais été prévenu !!!

Je montre mon visa, ma lettre d'invitation de la FASA…Tiens ! cela semble le troubler le Monsieur… Il faut dire que le Directeur de la FASA est un ancien colonel ou général, ça aide J

Le ton change du tout au tout car le Monsieur Français est invité par l'Administration…

Il m'appelle le handling, je prends mes bidons, quelques photos, c'est interdit mais je suis sourd à ses demandes…

Direction l'accueil de l'aéroport où un correspondant météo m'attend.

Cet homme se mettra en quatre pour m'aider.

Repas tout d'abord! Il est 14 30 et j'ai faim!

Carburant: obligation de passer par Naphta, le pétrolier d'état officiel: impossible d'aller en acheter à l'extérieur!

C'est embêtant, je suis invité par les Autorités et si je ne peux m'y rendre, vous aurez des comptes à rendre…tout cela dit avec un grand sourire, tiens, cela fonctionne!

Comme il n'y a pas d'avgas sur le terrain, hormis le stock stratégique destiné à l'Administration, je suis autorisé à aller acheter du SP95 …

Miracle, à la pompe le SP95 coûte 23 centimes d'euros, oui, vous avez bien lu !!!!

J'en ferais un stock !!!! J'en veux, j'en veux, encore !!!! Encore !!!! Encore !!!!

Retour terrain, passage par le poste de police qui téléphone au grand policier qui autorise l'entrée du précieux liquide…

Aidé du handling, je remets 55 litres pour ma prochaine navigation de cette fin d'après midi.

Je dois faire 500 km, 2 heures 15 de vol et j'ai au moins 90 litres soit 5 heures… ça devrait le faire!!!!

Retour au bureau de piste. Là, un des rares anti Français sévit…

Je dépose mon plan de vol: Annaba, Constantine, Biskra, Touggourt. Fastoche, non?

Non, car vous allez survoler l'aéroport de Biskra classé militaire!

Je lui montre la carte de radio navigation que j'ai tiré sur le site du SIA Algérien, il y a bien une route par Biskra…

Cette route me plait bien car je reste tout au long du parcours en vue de la civilisation soit par des routes importantes, soit par le survol de villes conséquentes…

Impossible d'atterrir à Biskra me dit il!

Non Môssieur, c'est possible en cas de problème à bord! Lui répondais-je!

Non, espèce de Français arrogant!

Si !... lui répondent le Directeur de l'aéroport et le chef de la navigation aérienne, c'est dans les conventions OACI…

Dépité par le manque de soutien de ses compatriotes, il enregistre le plan de vol et m'en remet la copie…

Je pars donc avec la bénédiction des Autorités locales…

Décollage sans problème, direction le Vor de Constantine…

Photos rituelles, contact radio, code transpondeur tout va bien!

 

 Sortie sud d'Annaba.

 

 Un chott…

 

 Un autre…

 

 sortie sud

Je passe sur Constantine Approche et là: Bravo Quebec, nous vous demandons de modifier votre route!

L'employé du BP d'Annaba m'a baisé! Il a dû certainement dire aux militaires que j'allais me poser à Biskra ! Nul !!!

Je suis donc obligé de me refaire la route en vol: de CSO (Constantine) point NADJI, ELO (Vor d'El Oued) et Touggourt! Soit 525 km dont 400 de désert!!!

Je ne suis pas du tout content…

Constantine me demande d'expédier ma montée au Fl 95, je remets un peu plus de watt, température culasse à 114°… quelques secondes plus tard, j'ai 3 séries de ratatouillage moteur de plusieurs longues secondes chacun, style eau dans le carburant ou perte d'allumage sur 6 bougies…

Je préviens aussitôt Constantine de mes problèmes moteur, le contrôleur ne se démonte pas et me demande de poursuivre ma montée… Je lui réponds gentiment que je fais une pose suite à plusieurs pertes de puissance… Il me propose, peut être après avoir répété  que j'avais un souci moteur de venir me poser à Constantine …

Je lui réponds, toujours en finesse de Constantine, que je continue pour voir si cela se répètera, auquel cas je reviendrais me poser sur son aéroport.

Marché conclu, je reste en palier, je refroidis légèrement mon moteur: 109° et tout semble rentrer dans l'ordre… Je resterai attentif tout le reste de cette nav au moindre changement de son de mon moteur… Je chercherai souvent les vaches possibles… Ceux qui connaissent le s Aurès comprennent,

 

 Il y a du monde, ici…

 

 Quelle est verte ma vallée…

 

pour les autres: il n'y en a pas ou si peu qu'il ne vaut pas essayer !!!  P… de BP d'Annaba, son zèle imbécile me donne du stress que j'avais prévu d'éviter en passant par un cheminement toujours en local d'un accueil possible…

Là, ce sont les montagnes imposables, les chotts ou le désert sans fin…

 

 

 

 Les Aurès, une pensée pour Bigeard…

 

 Sympa la vache ici, non?

 

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07/08/2009
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